6 conseils pour diminuer la consommation de sucre de vos enfants

6 conseils pour diminuer la consommation de sucre de vos enfants

6 conseils pour diminuer la consommation de sucre de vos enfants

1°) Montrer l’exemple

Etre parent c’est être un référent pour son enfant. Il est difficile d’obtenir le moindre changement des habitudes alimentaires de ce dernier concernant le sucre si vous vous servez de grands verres de Coca Cola à longueur de journée ou si vous grignotez des biscuits le soir devant la télévision. Pour votre enfant, vous êtes un modèle, ce qui est une chance mais aussi une grande responsabilité. Il arrivera un moment où il rejettera tout ce qui vient de vous, un stade d’affirmation ultime de soi : l’adolescence.

Alors, profitez pleinement de ces moments où vous êtes encore sur un piédestal pour transmettre le maximum de bonnes habitudes à votre enfant, tant au niveau moral que physique. Nous consommons tous du sucre en excès ; le travail que vous ferez sur vous-même aura un impact sur votre santé et indirectement sur la sienne.

Vous avez ici une chance de lui transmettre bien plus que vos expressions et mimiques favorites, la base de tout : la santé !

 

2°) Pour limiter la tentation, limitez l’exposition

C’est le temps du grand nettoyage de printemps. Triez vos placards ainsi que votre réfrigérateur. Je ne dis pas de jeter tous les produits sucrés mais d’éliminer des tentations. Cela peut être fait par étapes afin que cela ne soit pas une « révolution » pour vos enfants mais une simple évolution dont ils se rendront à peine compte.

Vous pouvez les impliquer à partir de 6 ans à condition qu’ils comprennent qu’il ne s’agit pas d’une punition à leur encontre mais d’un changement de mode de vie qui sera bénéfique à l’ensemble de la famille. Eliminez en priorité les boissons sucrées (sodas, jus de fruits, laits aromatisés) ainsi que les bonbons. Maintenant, rangez en priorisant. Placez des bocaux de divers fruits secs (amandes, mangue, banane, pomme, raisins…) sur le devant et les gâteaux au fond du placard car la science comportementale nous apprend que la première chose que nous voyons à 3 fois plus de chances d’être préférée à la 5ème. Nous sommes tous faibles face au sucre, le meilleur moyen de le combattre reste donc de l’éviter ou tout du moins de le limiter.

 

3°) Informer

Il ne s’agit pas de faire la leçon à votre enfant, ce qui aura peu de chances de succès, mais de lui mettre à disposition une connaissance afin qu’il la fasse sienne.  J’ai commencé ma série de photos sur les produits industriels accompagnés du nombre de cuillères de sucre qu’ils comprennent car je cherchais un moyen, après plusieurs tentatives infructueuses, de faire passer cette information à mes enfants. L’un de 9 ans sachant lire et l’autre de 5 ans pas encore, les images me semblaient être un langage commun et impactant. Outre l’aspect ludique du ‘travail’ de papa, mes enfants ont très rapidement assimilé ces informations à leurs manières. Le plus grand lit maintenant toutes les étiquettes et, les mathématiques étant une passion, calcule le nombre de petites cuillères de sucre pour chaque produit. Le plus jeune, s’il prend un produit industriel du réfrigérateur, me demande automatiquement le nombre de petites cuillères de sucre contenues dans celui-ci. Si le nombre lui semble important, il m’indique alors qu’il ne reprendra pas de ce produit dans la journée et qu’il fera attention pour le reste.

Mes enfants sont loin d’être parfaits, ils essayent encore et toujours de filouter quelques bonbons ou gâteaux mais je suis impressionné par la vitesse avec laquelle ils ont intégré et appliqué cette connaissance.

N’hésitez donc pas à utiliser la section ‘Combien de sucre’ de ce site pour évaluer avec vos enfants votre propre consommation. Faites cela sous la forme de jeux. Pour les plus grands, abonnez-les à ma page Instagram ‘thomasclouet’ pour avoir avec eux sur leurs téléphones la possibilité de balayer en un clin d’œil le sucre contenu dans de très nombreux produits industriels.

Vous pouvez également pâtisser avec eux. En faisant ce gâteau, vous pourrez leur faire visualiser les 200g de sucre qu’il contient tout en leur indiquant que cela représente 4 à 5 fois la quantité de sucre recommandée pour eux. Il y a un petit côté ‘traiter le mal pas le mal’ dans cette méthode mais vous partagerez un moment avec vos enfants et il ne faut pas oublier que le sucre c’est aussi du plaisir mais un plaisir qui doit être maîtrisé. Quelque soit la méthode, tout est question de planter cette graine du savoir dans leur tête. Pour le reste, ne vous inquiétez pas, ils sauront comment la faire pousser !

 

4°) Ne pas interdire, ne pas frustrer

Il ne faut surtout pas interdire le sucre à vos enfants. Le sucre en lui-même n’est pas mauvais,  c’est sa consommation excessive qui pose problème. Biologiquement, le sucre est la source d’énergie la plus immédiate. Physiquement, c’est un plaisir. De plus, interdire est le meilleur moyen de pousser en réaction votre enfant à braver cet interdit. Pour vous ce sera une rébellion alors qu’il ne cherche qu’à tester les limites. Je suis certain que vous en avez déjà fait l’amère expérience. Enfin, et c’est ce qui peut avoir le plus de conséquences à long terme, diaboliser une catégorie d’aliment est susceptible d’entrainer des troubles alimentaires amenant à des comportements potentiellement graves (anorexie, boulimie, carences …).

Il faut également faire une distinction entre la maison et la vie sociale de votre enfant. Vous n’allez pas faire de lui un schizophrène mais un petit garçon ou une petite fille qui sera équilibré et qui saura faire la part des choses.  S’il se rend à un anniversaire, il est normal qu’il consomme avec ses amis des bonbons et des gâteaux en proportion déraisonnable. Conscient de cela, il fera plus attention les jours suivants. Et puis, vous n’êtes pas à l’abri de découvrir l’influence que peut avoir votre enfant sur son environnement : après en avoir parlé à ses amis et à sa maîtresse, je me retrouve aujourd’hui à faire des ateliers sur le sucre dans l’école de mon fils.

 

La frustration est un autre danger qui peut générer des effets inverses à ceux recherchés. Ainsi, pour contrebalancer la réduction du nombre de produits sucré dans notre foyer j’ai mis à disposition des enfants sur la table un large saladier qui déborde de fruits avec comme seul règle qu’il n’y en ait pas. Ils peuvent prendre ce qu’ils veulent quand ils veulent sans avoir à demander la moindre autorisation. Il est à noter que les 50g de sucre par jour de l’OMS ne concernent ni les sucres présents dans les fruits et les légumes frais consommés entiers, ni ceux naturellement présents dans le lait car il n’existe pas de données montrant qu’ils ont des effets nocifs. Plus simplement on peut dire que le sucre dans les fruits n’est pas dangereux car les fibres contrecarrent ses effets négatifs. Il est important que ce saladier de fruits soit régulièrement approvisionné afin d’être une sorte de corne d’abondance pour les enfants. J’ai également disposé des bocaux avec divers fruits secs. L’idée générale est d’ouvrir pour eux des espaces de liberté face à la perte de quelques tentations qui étaient elles relativement encadrées. Sans interdit ni frustration l’enfant intègre plus facilement ces changements alimentaires.

 

5°) Rhétorique et dialectique

Parler à son enfant peut sembler simple sur le papier mais en réalité c’est un univers rempli de pièges. Même si nous avons été nous-même des enfants un jour, il semble que nous ayons oublié tous les codes et que, manque de chance, le langage des enfants et le langage des adultes soient 2 langues étrangères. Ainsi face à un choix comme celui d’une boisson sucrée ou de l’eau, nous aurions tendance à demander directement à l’enfant ‘qu’est-ce qui est le plus sain ?’. Il le sait parfaitement mais cela n’aura aucun effet sur sa propre consommation. Bilan de cette approche, un échec cuisant.  Par contre, si l’on demande à l’enfant de réfléchir d’un autre point de vue ‘que boirait Batman un soda ou de l’eau ?’ puis dans un second temps lui demandant ce qu’il veut, on passe miraculeusement de 5% à 50% de réponses en faveur de l’eau. Il ne faut jamais prendre les enfants pour plus bêtes qu’ils ne sont et parfois avec eux un petit détour est finalement le plus court chemin vers l’objectif.

 

6°) Casser le mécanisme de récompense par le sucre

Nous avons tendance à récompenser ou à motiver nos enfants par le sucre. Tu as été sage, tu as eu de bonnes notes à l’école… tu auras le droit à des bonbons ou des gâteaux ce week-end. Ainsi, pour féliciter notre enfant, nous lui donnons accès à un plaisir physique. Un plaisir furtif qui en appellera d’autres tout aussi furtifs puisque le sucre est addictif. Ne serait-il pas préférable de leur consacrer un peu plus de temps pour jouer avec eux, faire une activité physique, cuisiner… en un mot créer du souvenir, du bonheur. Nous donnons aussi des bonbons à nos enfants après qu’ils se soient fait mal. Conscient ou inconscient cela suit une certaine logique. En effet, les hormones libérées par le sucre dans notre cerveau contrecarrent les effets de la douleur. A y regarder de plus prêt, nous les soulageons à court terme en risquant d’affecter leur santé sur le long terme. Le plaisir face au bonheur, le physique face au sentiment, le court terme face au long terme, le choix est facile à faire alors cassons ce mécanisme de récompense par le sucre.

 

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